Dromsjel
Pierre Schmidt, un artiste allemand basé à Berlin, est un créateur de collages numériques qui se fait appeler @drømsjel sur Instagram. C’est sur ce réseau social qu’il a construit sa carrière, où il partage à de très nombreux followers ses œuvres envoûtantes. L’artiste apporte une touche de modernité à l’art surréaliste, qu’il s’approprie de manière singulière en jouant avec des figures déformées, invitant les internautes à visiter le monde de leur propre subconscient et de leurs propres rêves.
Run from me by @dromsjel
Drømsjel, qui se revendique de l’héritage du mouvement surréaliste et de Nietzsche, joue avec la ligne qui sépare le rêve de la réalité, en entremêlant habilement les deux concepts dans ses créations. L’artiste récupère des photos vintage représentant des modèles féminins, et les modifie numériquement pour y ajouter des détails surréalistes. Le résultat est d’une fantaisie érotique saisissante : les fleurs fleurissent à des endroits étonnants, les contours de l’image s’évanouissant dans un arc-en-ciel de couleurs ; les têtes flottent au milieu d’une galaxie étoilée ; les traits des visages sont parfois totalement effacés. Vous êtes en train de consulter négligemment votre fil Instagram, et l’artiste attrape votre regard et vous fait questionner la réalité de ce que vous voyez.
Le succès de Drømsjel lui a permis de vendre des éditions imprimées de son travail, d’exposer dans des galeries partout dans le monde, de dessiner des pochettes d’albums, et, plus récemment, d’imaginer une Lady Gaga à trois yeux, coiffée d’un chapeau de cowboy, dans le cadre de la promotion du film Netflix Gaga : Five Foot Two.
Emoji by @dromsjel
L’artiste reste très silencieux au sujet de son travail sur Instagram, sa principale plateforme de diffusion, préférant laisser l’art parler pour lui-même. Les titres de ses œuvres donnent toutefois quelques indices sur son esprit : « Aveuglé par la lumière », (“Blinded By The Light”), « Comment disparaître totalement » (“How To Disappear Completely”), « Rêvant » (“Dreaming”), « A l’entrée » (“At The Gates”) et « Merci Seigneur pour la douleur (“Thank God For The Suffering”) révèlent la position de l’artiste, à la lisière du réel, explorant la relation entre sa conscience, son subconscient et ses rêves.